Coucou! – Mieux connaître les coulicous

Mike Burrell, Le ministère des Richesses naturelles et des Forêts de l’Ontario

18 juin, 2021


Coulicou à bec jaune, île Pelée, comté d’Essex, par Karl Overman

Coulicou à bec noir, Niagara Falls, Municipalité régionale de Niagara, par Ryan Griffiths

Figure 1: Photos du Coulicou à bec jaune (à gauche) et du Coulicou à bec noir (à droite).

Situation et habitat

Nous sommes chanceux en Ontario d’avoir deux espèces de coulicous. Ces oiseaux habitent les milieux boisés et semi-ouverts et ont en commun leur grande discrétion. Des deux, c’est le Coulicou à bec noir (BBCU) qui possède l’aire de répartition la plus étendue dans la province (figure 2); il niche dans tout le sud jusqu’à Sault Ste Marie, Rainy River et Thunder Bay, et quelques individus se manifestent çà et là vers le nord jusqu’à Cochrane et parfois même jusqu’au sud de la baie James. On le trouve dans pratiquement tous les milieux boisés, surtout là où il y a beaucoup d’arbustes. Le Coulicou à bec jaune (YBCU) vit plus au sud, principalement en bas de la bordure sud du Bouclier canadien. Il a tendance à préférer les forêts de feuillus matures un peu plus que le BBCU.

Figure 2: Cartes d’indices de nidification du 2e Atlas: Coulicou à bec jaune (à gauche) et Coulicou à bec noir (à droite).

L’appétit féroce pour les chenilles, en particulier celles qui sont poilues et épineuses – comme les livrées (Lépidoptères, Lasiocampidés, Malacosoma) – fait la renommée des coulicous en Ontario. Contrairement à la plupart des autres oiseaux, qui ne peuvent pas consommer de chenilles à cause de leurs poils et de leurs épines, les coulicous sont dotés d’un estomac unique dont ils crachent la muqueuse lorsque celle-ci est encombrée des soies des chenilles. Ils peuvent donc tirer profit des infestations périodiques de chenilles qui leur fournissent une source abondante de nourriture; de ce fait, leur nombre peut varier grandement d’une année à l’autre à l’échelle régionale.

Alors qu’en Europe, les coucous sont connus pour leur parasitisme des nids, nos deux coulicous construisent leur propre nid. Comme le faisait remarquer jadis l’ornithologue Percy Taverner, «… en ce qui a trait aux obligations parentales, ceux-ci font preuve d’un sens des responsabilités énormément [sic] plus développé que celui de leurs cousins d’Europe.» Le parasitisme des couvées est un phénomène observé régulièrement chez nos deux espèces de coulicous, mais sans qu’on ait encore pu en déterminer la fréquence. Les victimes du parasitisme les plus communes sont d’autres coulicous (habituellement de la même espèce mais souvent aussi de l’autre), et un nombre assez élevé d’autres espèces d’oiseaux le subissent également. Le phénomène peut être plus fréquent lorsque la nourriture est abondante, car les coulicous pondent alors plus d’oeufs.

Les oiseaux des deux espèces construisent des nids assez grands en forme de plateforme fragile ou de coupe peu profonde constitués de brindilles et d’herbes, généralement placés dans des feuillus, des arbustes, des vignes ou des enchevêtrements de végétaux, à environ un ou deux mètres du sol. Si vous avez la chance de trouver un nid, vérifiez le contenu; les oeufs du Coulicou à bec jaune sont beaucoup plus gros que ceux du Coulicou à bec noir.

Identification

L’identification est simple lorsqu’on voit bien les coulicous, mais il est plus difficile de les reconnaître à l’oreille. Les individus des deux espèces sont assez gros, avec une longue queue, le dessus du corps brun uni et le dessous pâle. Parmi les traits distinctifs, on compte la couleur de la mandibule inférieure (jaune chez le YBCU et noire chez le BBCU), la couleur des ailes (rougeâtre chez le YBCU et brun uni chez le BBCU), la couleur du cercle oculaire chez l’adulte (jaune chez le YBCU et rouge chez le BBCU) ainsi que les motifs de la queue (grande avec de petites taches blanches chez le YBCU et plus petite avec des pointes blanchâtres moins contrastées chez le BBCU).

La difficulté de reconnaître les individus seulement entendus est amplifiée par le fait qu’il existe différents types de chants et de cris, dont certains sont très comparables d’une espèce à l’autre. En fait, pendant la campagne du 2e Atlas, les responsables ont demandé aux participants d’identifier au genre (Coccyzus) les coulicous qu’ils détectaient seulement à l’oreille. Ceci était en partie basé sur l’hypothèse selon laquelle chaque espèce pouvait apprendre le chant/les cris de l’autre, mais ce qui n’a pas été démontré de manière concluante, et en fait, les coucous ne semblent pas «apprendre» les chants comme le font beaucoup d’autres oiseaux; les vocalisations sont innées. Pour la campagne du 3e Atlas, nous assouplissons cette règle quelque peu en autorisant l’identification à l’espèce des coulicous détectés seulement à l’oreille, mais nous vous recommandons d’agir avec circonspection. En effet, le cas échéant, veuillez vous assurer de bien saisir l’étendue de la variabilité des vocalisations à l’intérieur d’une même espèce et d’une espèce à l’autre et, de préférence, assurez-vous d’avoir entendu plus qu’un simple cri ou chant ou qu’une séquence de cris ou de chants de l’individu en question.

Un des buts du 3e Atlas est de déterminer le plus précisément possible la répartition et l’abondance relative de chaque espèce d’oiseau nicheur. Si vous n’êtes pas certain.e de l’identification du coulicou, inscrivez «Coulicou à bec jaune/Coulicou à bec noir» sur le formulaire de données et/ou envisagez la possibilité de diffuser l’enregistrement de la voix d’une des deux espèces (avec modération) pour tenter de voir l’individu afin de garantir l’exactitude de la mention.

Vocalisations

Coulicou à bec jaune

Le chant, une suite percutante et gutturale de cou-cou-cou-cou-kiddôle- kiddôle ou de plusieurs kow-kow-kow (5 à 11) répétés plusieurs fois à un intervalle d’environ une seconde.

Coulicou à bec noir

Le chant, un pou idole pou creux et sifflé, ces notes répétées 2 à 6 fois par séquence d’environ 0,5 seconde, à un intervalle d’environ une seconde.


L’appel long typique, un cliquetis de crécelle suivi de cloums de tourterelle répétés. Pourrait être décrit comme un bégaiement rapide: ka-ka-ka-ka-cloum-cloum-cloum. Le volume augmente pour atteindre un sommet au milieu puis descend. Le cliquetis peut être parfois absent.


L’appel long typique, une courte introduction ressemblant à un retour de manivelle puis une suite de jappements brefs. Peut être confondu avec le chant du YBCU.

Un exemple intéressant: essentiellement un appel long qui fait place après un long moment au chant typique, des pou clou pou clou creux et sifflés.

Autres cris: cliquetis/martèlement ressemble au début de l’appel long.

Autres cris: les jappements peuvent être mélangés à d’autres cris en combinaison ou répétés.

Autres cris: son évoquant des dents de gros peigne qu’on fait résonner, semblable aux quelques dernières notes de l’appel long. Souvent produit la nuit en migration.

Autres cris : son de dents de gros peigne comparable à celui du Coulicou à bec jaune, souvent produit la nuit sur les sites de nidification et en migration.

Autres bons enregistrements: Le chant (suite de cou-cou-cou-cou), un cliquetis puis de nouveau le chant.

Autres bons enregistrements: Chant intéressant, avec une longue introduction.

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