Directive de signalement – Viréo aux yeux rouges et Viréo de Philadelphie

En été dans les forêts de feuillus, on peut entendre chanter le Viréo aux yeux rouges presque toute la journée. Selon certains témoignages, cet oiseau vocalise sans discontinuer de l’aube au crépuscule et compte parmi les passereaux le plus fréquemment observés (visuellement ou à l’oreille) par les atlasseurs en Ontario. Mais de quelle espèce s’agit-il? Le Viréo aux yeux rouges ou le Viréo de Philadelphie? C’est une question que doivent se poser les participants à la campagne d’atlas. Les deux espèces sont relativement faciles à distinguer visuellement, mais elles ont pratiquement la même voix. En fait, le Viréo aux yeux rouges ne peut pas faire la différence entre son propre chant et celui du Viréo de Philadelphie, qui l’imite. De plus, ce qui ajoute à la difficulté, les Viréos aux yeux rouges sont plus souvent entendus que vus, car ils ont tendance à chercher leur nourriture au sommet du couvert forestier. Nous présentons ici des conseils pour vous permettre de différencier les deux espèces avec plus d’assurance.

Apparence

Le Viréo aux yeux rouges est un passereau de relativement grande taille au long bec, ce qui donne à penser qu’il a une tête longue. Il arbore une couronne grise bordée de noir ainsi qu’une bande noire qui traverse l’oeil et un dessous blanchâtre. Les adultes ont les yeux rouges, qui sont toutefois rarement visibles.

Viréo aux yeux rouges. Photo: Mark Peck

Le Viréo de Philadelphie, quant à lui, est plus petit que son cousin et a le bec plus court et la tête plus ronde. Il arbore une livrée unie, pâle et grisâtre; le dos et les flancs présentent une touche d’olive ou de jaune et la ligne oculaire n’est pas accusée. Bien que la quantité de jaune soit variable d’un individu à l’autre, il faut se concentrer sur la partie comprise entre le bas de la gorge et le centre de la poitrine. C’est là que le jaune le plus vif colore les côtés.

Viréo de Philadelphie. Photo: by Mark Peck

Vocalisations

Le Viréo aux yeux rouges – Une longue suite de sifflements précipités, comme s’il disait: «Tu m’vois-tu? J’suis ici! Juste ici. Mais pas là! J’suis ici. Juste plus haut!…». Quelqu’un d’autre a représenté le chant comme une suite de «chiffres»: «chério huit, chéri, cinq, six, sept, huit, chério huit, chéri…». Comme chez beaucoup d’espèces, les individus peuvent présenter des répertoires légèrement différents et ne semblent pas répéter les mêmes airs en général.

Le cri est un djoin nasillard et miaulé, qui devient un gémissement descendant lorsque l’oiseau est agité

Le Viréo de Philadelphie a une voix semblable à celle du Viréo aux yeux rouges. Toutefois, le chant est généralement moins complexe (il comporte moins de phrases). En moyenne, il est plus lent et plus perçant, moins emphatique et plus saccadé. De plus, les pauses sont plus longues entre les phrases, qui ont une fréquence d’une aux trois secondes.

Les cris sont comparables à ceux du Viréo à tête bleue: une suite de trois à cinq courtes notes aigres et légèrement descendantes (ouijj ouizz quizz ouizz).

Difficulté d’identification et directive de signalement

Une des difficultés courantes consiste à identifier des individus seulement à l’oreille à des endroits où les aires de nidification des deux espèces se chevauchent (dans les régions 23 à 43 de l’Atlas). Dans ces régions, les deux espèces peuvent être présentes et il faut apporter une grande attention à la confirmation des indices de nidification et à l’identité des individus. Dans le cas des observations seulement sonores, il faut user de prudence et inscrire «Viréo de Philadelphie/V. aux yeux rouges» sur le formulaire pour signaler une identification incertaine. Dans les endroits où il ne devrait pas y avoir de Viréos de Philadelphie, il n’est pas nécessaire de confirmer visuellement les mentions de Viréos aux yeux rouges; cela comprend les régions 1 à 7, 10 à 12, 14 à 17 et 45 à 47 de l’Atlas. En résumé: si vous entendez un viréo chanter, ne supposez pas que c’est nécessairement un Viréo aux yeux rouges.